Pour le chef des Antiquité de Syrie, Maamoun Abdelkarim, «l’EI détruit désormais par vengeance, mais pas pour des raisons idéologiques car l’Arc de triomphe n’était pas un monument religieux mais civil.» Partie centrale de la célèbre colonnade de Palmyre, l’arc de triomphe que Daesh vient de faire exploser a été construit vers le milieu du IIe siècle de notre ère, «à un moment où la société palmyrénienne affirme sa romanité», explique Jean-Baptiste Yon, un historien de l’Antiquité de la Maison de l’Orient et de la Méditerranée à Lyon.

Élément central d’une longue rue, il n’a rien de religieux : ses décors sont végétaux ; il ne portait pas d’inscriptions et aucun culte n’a jamais été célébré en rapport avec lui, sauf à considérer comme un acte religieux le fait d’emprunter la rue à colonnade de Palmyre. « Cette rue a été construite dans le cadre d’un grand projet d’urbanisme destiné à faire passer la ville du sud au nord tout en lui conférant un nouveau plan d’occupation du sol en damier, donc de type occidental, précise Jean-Baptiste Yon. L’intérêt essentiel de l’arc de triomphe est qu’il s’agit d’une solution architecturale originale trouvée pour atténuer le fait que la rue à colonnade possède un coude à cet endroit»:

Alors, quel peut être le but de l’État islamique lorsqu’il détruit un élément de plus du patrimoine du Proche-Orient? La vengeance, estime le directeur des Antiquités de Syrie. Entretenir l’attention médiatique internationale, certainement.
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